Depuis quelques temps, les protocoles d'évaluation des laboratoires se multiplient et nul ne veut prendre le risque de passer dans l'arène pour gladiater pour les beaux yeux de Ste Pécresse qui aime l'odeur du sang qui imbibe le sable et fait sonner trébucher l'euro aux yeux du petit peuple spolié par tous ces fonctionnaires payés à rien foutre.
Donc, pour éviter de se retrouver le glaive à la main et un ridicule casque à plume sur la tête face à un lion aux canines longues et à l'haleine chargée, les labos essayent de balayer un peu devant leur porte. On met des fleurs, on astique les cuivres et on planque derrière un bosquet les quelques éléments qui déparent sur la photo.
La question du jour était donc de savoir derrière quel bosquet ouvragé cacher pudiquement les Non-Publiants. Parce que le labo compte un nombre certains d'enseignants-chercheurs qui ne recherchent plus -à part les heures supplémentaires dans des écoles qui payent grassement-, il a été proposé de créer un groupe de soutien pour assister les non-publiants. A mi-chemin entre Weight-Watcher et les Alcooliques Anonymes, les non-publiants sont invités à un groupe de travail censé les dynamiser. Par la suite, un référent personnel est chargé de suivre personnellement ses non-publiants pour les aider et les encourager. Un genre de coaching fort à la mode en ce début de siècle " Allo Droopy? c'est Nursy à l'appareil. Ca va? Tu es en forme? Bien, bien...Tu as écris quelque chose cette semaine? Ahhhhhh c'est bien ça : tu as lu un article le mois dernier! En anglais? Ah non, c'est vrai, tu n'aimes pas trop lire l'anglais. Bon bah maintenant, il faudra peut-être trouver une conf' où publier.. Non, non pas quelque chose de trop ambitieux, mais un petit workshop pour te remettre dans le bain [...]" Le groupe est donc en place depuis quelques temps, mais il semblerait que les non-publiants aient quelques difficultés : papiers non-retenus, pas prêts à temps... Et Créon de conclure : bon bah si c'est comme ça, on mettra vos noms sur des papiers écrits par d'autres.
J'ai pensé à Gloomy qui a publié un seul papier pendant et après sa thèse et qui dans quelques années mettra sans doute son nom collé à d'autres noms. Et j'ai pensé à l'Enervé de Service qui écrivait il y a quelques temps et même pas à propos des chercheurs : " la race est intrinséquement résistante à la consanguinité, puisqu'elle en est le résultat direct. On croise bien les lévriers entre eux, ça ne les empêche pas de courir vite, même s'ils sont trop débiles pour s'apercevoir qu'ils sprintent après un lapin en plastique." Publions, publions, qu'importe le lapin pourvu qu'on ait la vitesse!
4 commentaires:
Et pendant ce temps là, riri se fera remarquer qu'à trop publier il perd ses chances d'être un jour recruté.
Est-ce que ce sont les mêmes qui ensuite vont signer les diverses pétitions SLR, SLU et compagnie ?
Et pendant ce temps là, Gogo qui a démissionné en 2004 et repris sa place en 2004 "demande" à son ex thésard, d'être co-auteur de son travail...
Certains directeurs sont "non publiant" mais cela peut toujours s'arranger...
Et pendant ce temps là tout le monde réfléchît à qui est publiant ou ne l'est pas et la destruction du service public se poursuit...
Et pendant ce temps là les chercheurs sont toujours plus précaires...
Prions St Pecresse, et ses mandarins qui daignerons bien se pencher sur nos pauvres petites misères terre à terre de chercheurs au RMI...
VV
Anonyme 1, tant pis pour la bétise et la politique de la médiocrité, publions et qu'importe les stratèges!
Mirza, ben oui...
VV, c'est bien pour ça que je me donne un an, pas un de plus pour retenter ma chance. Je crains que la Recherche ne mérite plus qu'on la courtise avec tant d'appplication.
Enregistrer un commentaire