mercredi 1 septembre 2010

Alea Jacasse est

Petit Lecteur de blog,

Si par hasard, tu as gardé le fil RSS de ce moriblog, sache que ceci est le dernier post pandoresque. Après tu pourras le supprimer des fils où tu t'englues de blog en blog car je n'ai plus le droit d'y écrire : depuis hier, minuit, je ne suis plus aspirante, j'ai été aspirée.

J'avais prévu et annoncé de faire durer le suspens tout l'été, de raconter ma campagne calamiteuse, achevée dans l'amertume des déjà-vu qui chavirent le cœur, de raconter les doutes, la hargne, la tristesse infinie qu'il y avait à se dire que jamais 2 sans 3. Comme j'avais validé mes choix sans issue de candidate classée mais non épousée. Traduire en mots mes mélos de manchot à qui on assure qu'il n'est pas un oiseau. (épisode 1 de la fin)

Et puis te raconter qu'en juin, un jour de soleil où j'étais en maillot de bain à essayer de noyer le poulpe gluant qui serrait mon cœur, un grand chef de KKK m'avait appelée pour me demander si je venais chez lui coller des timbres sur les projets ANR et évangéliser les jeunes érudits. J'avais été classée partout mais chez lui ça avait dépilé, un peu, beaucoup, passionnément... suffisamment. J'avais fait la fille sage, j'avais dit oui Monsieur, merci Monsieur, pis j'avais raccroché.(épisode 2 de la fin)

Je ne peux pas te dire le frisson de la fin des combats. Ça faisait trop longtemps que mon cœur était sec, que je n'attendais plus rien de peur qu'il s'effrite. C'était incongru, ce rebond de campagne, moi en maillot sous le soleil, le téléphone à la main. Ça a été le vide, le silence, je n'ai rien fait de ce que j'avais toujours fantasmé : les pleurs, les rires, les appels à tous, la fête au champagne... J'ai fait comme si de rien n'étais, j'ai prévenu les uns, les autres, au cours de l'été, j'ai préparé mes cours et la rentrée sans trop réaliser. (épisode 3 de la fin)

Ce matin, pour la première fois, en remplissant l'un des très nombreux formulaires d'accueil, j'ai marqué M-a-î-t-r-e d-e C-o-n-f-é-r-e-n-c-e-s dans la case Métier. On ne sait jamais quand l'émotion vous saisit. Ce n'est pas en lisant les arrêtés de Galaxie, les avis de nomination du Ministère ou de l'Université que j'ai compris que tout était terminé et que tout commençait. C'est en écrivant des lettres dans des cases oranges que la bulle a gonflé, au bord du sanglot, pour toutes ces années enfin passées.

Je n'ai pas envie d'épiloguer langoureuse langouste sur mon émotionnelle aspiration galaxique ou sur ce qui m'attend mais j'avais envie de vous dire.

De dire merci à tous ceux qui ont pu poster ici.

De saluer ceux qui ont cybertraqué le Dahu Elpidou sur ses traces bavardes.

De souhaiter de tout cœur bonne chance et bon courage à tous ceux qui passent et passeront. Toutes ces années, j'ai croisé de grands aigles et de sages âmes qui me disaient qu'il fallait persévérer. Je pense maintenant comme eux mais n'ose pas te le dire car c'est une pensée de jeune aspirée qui vient de rentrer de sa journée J1. Quand j'étais de l'autre côté du miroir, je professais qu'il fallait suivre le lapin qui presse, sa grosse montre gousset dans la patte, pour ne pas passer à côté de sa vie.

Et clore cette ultime campagne pour de bon. Enfin, que c'est bon!

Et si un jour, sur le pont des arts et des hasards, tu croises le Blog de KaKaKa et ses Kanailles Empiresques, toute ressemblance avec un être virtuel ne sera qu'illusion. Les espérances sont toujours folles, c'est pour cela qu'il faut les danser à contre-temps.

Bonne danse à tous...