mercredi 29 avril 2009

CAMPAGNE 2 - ETAPE 4 : La Moisson Postale

Elles sont arrivées, une à une, deux à deux, parfois même trois. Des mots doux bien blancs sous mon paillasson bien rêche sur le plancher bien sombre du palier.
Elles portaient mon écriture sage et un joli timbre de collection. Plus le timbre était beau et plus le poste était cher à mon coeur. Elles disaient que mon dossier était complet.
En parallèle, ils arrivaient, un à un, deux à deux, rarement plus. Des mails secs et injonctifs : va voir Océanus, il veut te parler. Océanus me disait alors :
Dossier recevable

Ça voulait dire que j'avais franchi la première étape : au moins on allait me lire. Ça voulait dire aussi que désormais je pouvais vivre la peur au ventre à l'idée que quelque part en France, quelqu'un pouvait à tout moment être en train de lire ma prose.

Et que si le bébé du quelqu'un pleurait à cet instant, qu'il n'y avait plus de bière dans son frigo ou qu'une jolie fille lui souriait dans un café, ça pouvait changer ma vie... ou pas. Ca dépend de si on y croit pas ou pas. Ca dépend de qui joue le jeu. Il y a des places où, de toute façon, les jeux sont déjà faits. Match de catch, Hulk Gloomy vaincra tous les Wrestler Chercheurs, c'est écrit.

Il existe 5 types de Wrestlers :
  • Babyface, le chéri du public
  • Face l'aimé du public
  • Tweener celui qu'on brûlera ou qu'on encensera c'est selon
  • Heel, le méchant
  • Top Heel, le très très méchant
Le KKK fait le casting, les wrestlers assurent le show sans tous savoir quel est leur rôle. Certains savent qu'ils sont des Babyfaces, d'autres qu'en bon Tweener, il leur faudra se bouger la couenne suante pour rallier la foule cruelle à leur cause.

De toute façon, Babyface ou Tweener, on enfile tous notre maillot kitsch en lycra qui moule et on arrive le sourire aux lèvres et le gimmick triomphant. Aujourd'hui, mon premier KKK se réunit pour un casting.

Pour savoir s'il y a de la bière chez le rapporteur ou s'il lit son dossier dans le métro, Baptiste raconte l'autre côté du miroir comme le dit Affordance en faisant exploser mon nombre de visites....

mercredi 22 avril 2009

CAMPAGNE 2 - ETAPE 3 : Le meurtre de Sysiphe


(attention ce message concourt officiellement au titre de MLPF 2009, Message Le Plus Fastidieux de l'année 2009! Y'a plein de chiffres et de vérités toutes faites, on dirait un projet d'ANR. Mais si tu aimes les jeux de rôle et veux vraiment te mettre dans la peau d'un aspirant MCF à la veille de l'envoi des dossiers, va te chercher un café insipide à la machine et lis ce qui suit. Ca te prendra 5 mn alors que j'ai vécu ça 3 jours, donc tu gagnes une réduction de 864%, gain non négligeable en ces temps de crise...)

Elle a sorti le vieux projet de candidature écrit l'an passé, laborieusement, une demi-heure par phrase, toute phrase pesée et soupesée et repesée. Elle a sorti le vieux projet de l'an passé, qu'elle avait déjà tant et tant envoyé.


Elle l'a trouvé astucieux, amoureuse de la beauté plastique de Latex qui reste à Word ce qu'un macaron Ladurée est à un Pépito de LU (avant c'était Belin, maintenant, c'est Lu, le goût reste le même, ce ne sont que les actionnaires biscuitiers qui changent). Un document MAIN qui contient plusieurs fichiers et qui génèrera selon que le poste est rose, bleu ou vert un dossier attrayant pour la commission rose, bleue ou verte puisse avoir envie de rencontrer Pandore.


Elle a dépoussiéré le MAIN, ajouté quelques publications bénévolement obtenues, ajouté quelques compétences et supprimé quelques fautes qui avaient résisté farouchement aux ennuyeuses relectures en 2008. Puis elle a personnalisé les fichiers en fonction de chaque labo, de chaque université. Lu et relu les sites Internet des équipes et des départements, essayer d'identifier les formations. Mis en forme ce qu'on avait pu ou bien voulu lui dire au téléphone.

Ensuite ce fut la curée, de la décapitation sanglante, du tranché dans le vif, mettez donc à l'abri les enfants de première année de thèse et les vieillards de dernière année de mandarinat. Elle a d'abord supprimé tout le répertoire Vert d'un clic. Elle n'avais pas envie d'être verte, elle est devenue snob. Puis elle a supprimé les fichiers dont les noms des villes ne lui plaisaient plus. Elle est devenue difficile. Elle ne veut plus aller partout faire n'importe quoi pour 1800 euros : donc aux oubliettes le poste vert à 1000 kilomètres d'Epiméthée.


Puis elle a lancé l'impression de 14 dossiers, 14 confirmations Océanus et 14 lettres de motivations. Elle a signé et daté les lettres de motivation et les confirmations.
Puis elle a photocopié 2 fois l'ensemble.
Puis elle a photocopié 28 fois son rapport de soutenance de 11 pages en priant les arbres de pardonner à son jury de psychopathes jacassiers.
Puis elle a fait des piles partout dans le bureau.
Puis elle a relié 42 dossiers avec des règlettes à 1,20 euros. Une feuille de plastique devant pour éviter les traces grasses du croissant de l'examinateur, une feuille de lourd papier crème derrière pour donner du classieux.
Puis elle a écrit son nom P-A-N-D-O-R-E et les références de poste sur 56 étiquettes et 42 enveloppes. Dans 14 grandes enveloppes, elle a glissé 2 moyennes enveloppes, une pour chaque rapporteur et une chemise pour l'administration.

Elle a aimé Paris 5 qui proposait de sauver des arbres, du temps et de l'argent en déposant tous les documents en ligne. C'était un peu comme une île ensoleillée de sagesse dans le sombre Océanus obscurantiste.

Elle a rédigé les libellés de 11 bordereaux d'envoi en recommandé au BIC noir en appuyant bien et en faisant surtout attention à ne pas intervertir le destinataire et l'expéditeur parce que quiconque n'a jamais envoyé de lettre en AR ne sait pas que La Poste est à la solde de Valérie et fait tout pour que t'envoies à toi-même les dossiers et que, réalisant ta boulette, tu ailles te noyer dans le lavoir du village picard de ta grand-mère.


Puis elle a fermé les enveloppes en espérant qu'il ne manquait rien et qu'elle n'avait pas interverti le projet de recherche sur la structure moléculaire du Figolu et celui sur l'analyse physio-sacrée des hiéroglyphes sous-marines bantoues.

Puis elle a barricadé son bureau avec des rouleaux de transport de posters scientifiques et elle a fait des signes cabalistiques sur les enveloppes pour que la tchounga s'abatte sur les KKK qui écarteraient son dossier pour ne pas ombrer l'aura clignotante de leur Gloomy. Elle a aussi fait des signes cabalistiques sur les enveloppes pour que les KKK cèdent à la tentation de l'inviter à leur sauterie annuelle.


Puis elle est allée à la Poste et a sorti son chéquier de précaire dont le compte est toujours déficitaire passé le 20 du mois.

Puis, comme il faisait beau, elle est allée boire un panaché, c'était sucré-amer, frais dans le printemps et elle n'avait même pas mal.


Il ne reste que 14 chiffres magiques, 7 chiffres roses, 7 chiffres bleus. Une parfaite symétrie pluridisciplinaire, petit clin d'oeil de la vie qui lui plait toujours. Elle espère qu'il y a un gagnant. Et si ce gagnant est un chiffre rose dans la ville grise, elle promet de ne plus rien demander à aucun dieu avant au moins 10 ans.

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Message à caractère informatif, inutile, loufoque et parfaitement jouissif, si on additionne tous les chiffres de ce message, on obtient 5995,2. Dommage, sans la virgule, on avait un joli palindrome...

mardi 14 avril 2009

CAMPAGNE 2 - ETAPE 2 : La Séduction

Elle n'aime pas se vendre, c'est son souci. Elle aimerait croire que le meilleur émissaire est le dossier papier, reflet miroir d'un passé qui se construit petit à petit. Mais on lui a dit qu'il fallait jouer le jeu de la séduction. Faire une croix sur ses principes le temps des candidatures, que les mandarins attendaient ça d'elle, que les autres aussi d'ailleurs. Que si ça permettait d'avoir un poste, ça valait peut-être le coup de se forcer et de faire le vendeur d'encyclopédie à sonner à toutes les portes des quartiers résidentiels pour vendre son sourire immaculé et ses slogans éculés. Alors elle a ressorti le vieux mail écrit l'an passé, laborieusement, une demi-heure par phrase, toute phrase pesée et soupesée et repesée. Elle a sorti le vieux mail de l'an passé qu'elle avait déjà tant et tant envoyé.

"Bonjour, je m'appelle Pandore et je cherche un avenir. Comme vous en proposez un, il parait qu'il faut que je vous contacte même si c'est pas dit au JO, alors je joins une photo de moi en maillot de bain, le génome de mes mamies et reste à votre disposition si vous voulez examiner ma dentition et les lignes de ma main pour savoir si je ferai une bonne mule chercheuse..."

Elle a ôté la poussière du vieux mail, remis un peu de lustre. Puis elle a commencé à le renvoyer, en changeant par ci par là un ou deux mots au goût des autres, j'aime la peinture, j'ai toujours rêvé de vivre à Clermont, je serai tellement heureuse d'enseigner l'histoire médiévale, je suis folle de crème brûlée, je fais exactement ce qu'il vous faut, j'ai deux lapins nains, mon mandarin a couché avec votre chef de département à l'époque où il ne prenait pas encore de viagra, je suis une grande spécialiste de la dissection des anguilles en milieu soluble, quand j'étais petite je rêvais d'enseigner le management du transport aérien, etc.

Il a fallu répondre à nouveau à ceux qui répondaient, envoyer des CV, des listes de publication, des descriptifs d'enseignement. Il a fallu relancer ceux qui ne répondaient pas, rappeler, réécrire, appeler le responsable de l'IUT, de la Licence, de la Maîtrise, la secrétaire de l'adjoint du département des crèmes brulées, la femme de l'adjudant du poste de garde.

Il a fallu rejouer au "on ne dit pas/ on dit". Exemple : on ne dit pas "est-ce que vous avez un candidat local? ", mais on dit "est-ce que vous avez déjà des candidats pressentis ou est-ce que le poste est vraiment ouvert?"

Il a fallu flairer le poste moustachu, celui qui est trop travaillé pour s'appliquer à un candidat lambda "On recherche un spécialiste de la systématique des cyanobactéries qui aurait enseigné la nano-physique à des étudiants russophones entre mai 2006 et juin 2007".

A la fin il ne restait plus que 19 chiffres magiques pour lesquels préparer des dossiers. 19 combinaisons de 4 chiffres avec peut-être, à la clé un numéro gagnant...

mardi 7 avril 2009

Le calin du troll...

Le récit de mes nouvelles aventures 2009 a levé un troll. Chouette un troll! Ca faisait longtemps!

En général, le troll est renvoyé dans les trous noirs de la grande toile mondiale où on le laisse croupir dans la froide indifférence réservé aux pisse-froids de l'amertume.

Mais perso, j'aime bien les trolls, leur petit nez chafouin rigolo et leurs grands bras poilus. Ils ont le côté touchant des chiens de la SPA que personne n'adoptera parce qu'un de leurs yeux est opaque et que leur poil terne dégage une odeur pestilentielle.

Alors que je vois un troll, j'ai tout de suite envie de l'adopter. Donc je prends celui-ci dans mes bras et je le caresse dans le sens de son poil rêche en lui murmurant à l'oreille les réponses à tout ce qui n'appelle pourtant que silence.

Du coup, je posterai mon épisode 2 demain et lui fais un article rien qu'à lui parce que je pense que s'il avait eu plus d'amour dans la vie, il ne serait pas devenu si malheureux. Si vous voulez vous aussi aimer mon troll, n'hésitez pas à commenter en postant des :*. Vous avez son message complet dans le dernier article mais je le reprends point par point pour ne pas qu'il se sente négligé...

"Vous avez obtenu un diplôme, une thèse... Vous méritez une rente!N'est-ce pas? Même si les thèses mention très bien sont distribuées à tour de bras pour flatter l'égo des directeurs de recherches, et donc ne valent rien..."

Mon tout petit, mon mal-aimé, oui j'ai obtenu une thèse, mais tu te fais du mouron pour rien : je n'ai pas eu de mention très bien déjà parce que cela n'existe pas et surtout parce que mon directeur de recherche avait beaucoup trop d'ego pour accepter qu'un de ses disciples puissent se distinguer. Donc soit rassuré, je n'ai pas de mention qui ne vaut rien mais par contre tu as raison, j'ai une jolie thèse qui ne vaut pas grand chose comparée aux plus de 50 000 euros que l'Etat m'a honteusement versé pour la rédiger et que j'ai dilapidé en sous-vêtements fins et en spiritueux extatiques (mais, que veux-tu, joli Troll, quand on sait la douceur de la soie sur la peau tiède et la volupté d'un Talisker sur le palais, on oublie Lavoisier.)

"Promettrez-vous également un emploi aux étudiants que vous diplômerez si vous obtenez un poste?"

Je ne promets rien, je donne des outils qui rendent plus intelligents et mieux armés pour comprendre le monde et le faire avancer. Je sais, mon tout-petit, mon mal aimé, que tu me trouves utopiste, mais j'ai toujours été une éternelle optimiste qui pense que le monde ira mieux si les gens sont éduqués. Et que si je peux participer à cela, c'est sans doute la plus belle mission que je peux avoir en ce bas-monde. On est bête, n'est-ce pas, quand on a trente ans?


Est-ce parce que vos diplômes d'Universités ne vous permettent pas de trouver de travail ailleurs que vous postuler à une allocation enseignant chercheur?

Pas vraiment, et pour te dire la vérité, mon gentil poilu mal dégrossi, la plupart de mes amis ne comprennent pas ma volonté de m'engager dans une voie où je serai si mal payée. J'ai eu l'occasion de travailler dans le privé il y a deux ans avec un salaire plus que confortable pour une entreprise plutôt gentille qui me donnait des chèques vacances, des chèques emplois services et payait mon abonnement au club de gym et qui me proposait de m'engager pour faire de la recherche chez eux. Je dois être bizarre vois-tu mais j'ai dit non.... J'avais envie de retrouver un vieux bureau plein de papiers plutôt que mon bureau design d'univers marketé où le vide répondait en écho à la la vanité....

Peut être après avoir travaillé ailleurs (travailler donc), les assedics vous permettent d'envisager la "carrière" d'enseignant comme attractive (pouvoir ne pas travailler 2 mois de "grève" tout en étant payée en plus des 4 mois de congés payés...).

Oh, là, je te sens taquin, mon tout mignon. Comme je ne sais rien de toi, je t'avais imaginé vieil amer, mais tu es peut-être plus jeune que je ne pensais, ce qui te rend encore plus touchant quelque part. Je crois que tu ne connais pas bien le monde du travail et encore moins celui de la Recherche.
As-tu déjà pointé aux Assedic? Rien de plus déprimant.

As-tu déjà travaillé comme enseignant? Rien de plus éreintant.
Tu passes tes weekends à préparer des cours au lieu de jouer au frisbee avec tes neveux.
Et tu passes tes vacances dans des pseudo conférences scientifiques fréquentées de jeunes puceaux et de vieux libidineux au lieu de pavaner aux bras de jeunes éphèbes huilés sur des plages paradisiaques.
Et comme on est entre nous, je vais t'avouer un grand secret que tu ne répèteras pas : quand j'ai travaillé dans la Grande Compagnie dont je parlais plus haut, les 3 derniers mois, je n'ai rien fait du TOUT, mais rien du TOUT : le projet de R&D sur lequel j'avais été engagé avait entre-temps été supprimé par un N+3 et donc j'ai grandement amélioré mes scores à Démineur entre deux pauses cafés. Cela a fait partie des raisons pour lesquels j'ai voulu rejoindre l'Université.
Je suis une masochiste, j'adore mon boulot, j'adore me prendre la tête sur des questions compliquées, j'adore lutter la nuit contre une phrase d'article qui résiste, j'adore peaufiner et peaufiner des slides pour mes étudiants. C'est con, hein? J'y peux rien, j'aime ça. C'est pour ça que je veux être enseignant-chercheur. J'espère que tu n'es pas trop déçu car je suis consciente que c'est un peu fade et que tu aurais préféré des révélations, du croustillant, de l'inédit. "Je veux être chercheuse parce que ça fricote grave dans les back-rooms des conférences", "Je veux être enseignante parce qu'on a tous les ans en conférence des Tshirts gratuits et importables payés avec l'argent des contribuables". "Je veux être MCF parce qu'on peut piquer des livres à la fac sans trop de difficultés.
" Je suis désolée de te décevoir...

Vous semblez être tombée dans une piètre image des responsabilités des enseignants chercheurs et du service public...

"Piètre image"? Je ne sais pas, je continue de penser que c'est un des plus beaux métiers que je puisse faire et que si j'ai les aptitudes pour bien le faire, il faut que j'y aille au lieu d'aller vendre des déodorants aux nanocapteurs de phéronomes sensorielles ou d'aller imaginer des produits financiers pour vendre encore plus de climatiseurs aux Inuits pour qu'ils boivent encore plus d'alcool pour se réchauffer pour qu'ils achètent encore plus de médicaments contre la cirrhose.

Allez, ferme les yeux, mon gentil troll, une tite gorgée de Talisker et "Are you going with me?" de Pat Metheny et laisse toi un peu caresser le ventre. Tu verras qu'avec un peu d'amour, si on veut être heureux, on peut voir la vie jolie et que c'est drôlement bien...

vendredi 3 avril 2009

CAMPAGNE 2 - ETAPE 1 : La Rencontre

Ils sont partis hier, 7 dans un wagon, 7 dans un autre, bien serrés dans un grand sac en papier. J'ai prié St Ménalque de La Bruyère, mon grand patron devant l'éternel, d'avoir sagement guidé ma main afin de n'avoir oublié aucun petit papier adminobureaucratique qui ferait annuler mon dossier. J'ai conjuré St Ménalque de La Bruyère, mon grand patron devant l'éternel, d'avoir sagement guidé ma main afin de pas intervertir une étiquette ou un dossier avant de fermer les enveloppes.

Mon hydre avait grand faim ce mois dernier donc voici avec quelques retards les chroniques de cette seconde campagne. On commence bien entendu par l'étape 1...

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Elle a fait un litre et demi de thé.


Elle a ouvert Oceanus.
Elle a formulé sa première requête, "donne moi la liste des postes de la section Rose, celui de la qualification dans la discipline douce". Elle a ouvert un à un les profils des postes. Quand un lui faisait de l'oeil, elle l'a imprimé et sauvegardé au format numérique dans un dossier appelé Postes Roses. Elle a rangé dans une pochette rose tous les profils imprimés bien agraphés un par un. Elle a créé une feuille Excel avec des colonnes qu'elle connait bien : numéro du poste, ville, contact pris, commentaires, état du dossier. Elle a rempli les lignes avec le numéro des postes dont elle a imprimé le profil.

Elle a fini un bol de thé froid.

Elle a ouvert Oceanus.

Elle a formulé sa seconde requête, "donne moi la liste des postes de la section Bleue, celui de la qualification dans la discipline dure". Elle a ouvert un à un les profils des postes. Quand un lui faisait de l'oeil, elle l'a imprimé et sauvegardé au format numérique dans un dossier appelé Postes Bleus. Elle a rangé dans une pochette bleue tous les profils imprimés bien agraphés un par un. Elle a créé une feuille Excel avec des colonnes qu'elle connait bien : numéro du poste, ville, contact pris, commentaires, état du dossier. Elle a rempli les lignes avec le numéro des postes dont elle a imprimé le profil.

Elle a ouvert Oceanus.

Elle a formulé sa troisième requête, "donne moi la liste des postes de la section Verte, celui de la qualification dans la discipline qui n'en est pas vraiment une". Elle a ouvert un à un les profils des postes. Quand un lui faisait de l'oeil, elle l'a imprimé et sauvegardé au format numérique dans un dossier appelé Postes Verts. Elle a rangé dans une pochette verte tous les profils imprimés bien agraphés un par un. Elle a créé une feuille Excel avec des colonnes qu'elle connait bien : numéro du poste, ville, contact pris, commentaires, état du dossier. Elle a rempli les lignes avec le numéro des postes dont elle a imprimé le profil.

Le soir dans le métro, elle a lu tous les profils imprimés, utilisé un stabilo jaune pour faire resortir la saillance des informations puis mis en haut à droite, sur la première page de chaque poste, un +, un - ou un +/-.

A la fin, il en restait 26.
26 peut-être, 26 numéros magiques à explorer, contacter en espérant que peut-être l'un d'entre eux soit le numéro gagnant.


A suivre...