Quand j'y allais, j'aurais aimé avoir un Panpan lapin usé de mon enfance à serrer dans mes bras, un trèfle magique en émail à frotter nerveusement entre deux doigts, une médaille de ma grand-mère bénie par Michel ou Roger, un gentil prêtre de paroisse, un livre de paroles sages que des vieux philosophes auraient proférées pour que les jeunes linottes du XXIème siècle en prennent de la graine, j'aurais voulu que quelqu'un me tienne par la main ou qu'on me chuchote à l'oreille que tout irait bien. Je cherchais dans tous les actes du quotidien des signes prémonitoires. Si le feu passe au vert, je serais prise cette année, si le pigeon se pose sur le banc, c'est que c'est bon. Je me souviens même un matin avoir regardé le ciel tout blanc en y cherchant quelque chose que les autres se vantent d'y trouver. Superstition et religion se refusant à moi même dans l'adversité, je suis allée affronter mon destin avec pour seul secours mon ordinateur, organe vital qui est au chercheur ce que le placenta est au foetus. 100% naturel, 0% trucage, pas de grigri de pacotille, non à la victoire ésotérique!
Pourtant, juste avant la première audition, j'ai trouvé le Panpan trèfle médaillé qui m'a rendu sage en faisant taire les angoisses, le remède qui apaisait le coeur. Il ne faisait pas partir le ballon mais il le rendait plus léger. Isolée du monde par les écouteurs, la vie à travers l'Ipod était beaucoup plus supportable
Pour la première chance, je suis entrée dans les danses de Pink Martini, enfouie dans les jupons rétro de China Forbes, je pouvais virvolter dans cette audition. Dans le tram qui me menait en terres gloomies, j'étais enfin sereine.
Pour la seconde chance, j'ai trouvé réconfort dans le trouble oblique du Slalom Dame de Jeanne Balibar. Du coin de ses yeux de louve et des méandres de sa voix feutrée, je pouvais slalomer dans cette audition.
Pour la troisième chance, j'ai écouté en boucle le Charlie, Rosie et moi d'Holden. "On vit dans une boite à musique, douce musique qui nous fait tourner sur un plancher mécanique comme des anges" et j'ai tourné, tourné, tourné...
Aspirant MCF, en cas de ballon sauteur, sache que la musique ne garantit pas la victoire mais qu'elle adoucit bien les coeurs...
8 commentaires:
J'ai vécu la même angoisse et je comprends. J'apprécie beaucoup ton blog et les références musicales et littéraires.
Petit clin d'oeil musical, côté classique, la valse triste et la cinquième symphonie de Sibelius sont également très bien.
MDel
Personnellement, Je préfère la valse des fleurs de Tchaïkovski mais j'aime bien Sibelius aussi.
Sinon le silence, c'est rare et précieux au temps des sono compulsifs...
VV
Merci pour ces commentaires musicaux, cela change un peu de la cacophonie (qui a dit cacaphonie?) des échanges précédents.
Pandore dont le coeur est toujours bon public quand il s'agit de valses...
Ça c'est bien vrai. L'an dernier j'y étais sans iPod parce qu'il avait rendu l'âme au lendemain de ma soutenance (comme un signe, ça aussi...), et ça change tout.
Et puis c'est l'occasion pour moi de te dire que j'ai noté, dans un billet précédent, la référence à Madeleine Peyroux, et que ça m'a fait très plaisir (aaaahhhh, justement, l'extase d'écouter "Between the bars" en revenant d'un voyage professionnel !) :-)
Aaaah Madeleine, ce sont mes disques doudou, ceux que je mets quand j'ai mal à l'âme... Le coeur y trouve des échos de mélancolie tout en retrouvant de l'énergie.
Je suis heureuse qu'ils t'aient plu.
Ben forcément, si tu écoutes "Je ne veux pas travailler" juste avant un entretien, ça relaxe...
;-)
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Anonyme, une fleur, un oiseau, une danseuse?
Blop, hé, hé, on connait ses classiques :) Mais là, perdu! C'était le Hey Eugène! qui valsait dans mes oreilles
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