Une ultime réponse, toujours la même... Encore une fois, il y avait quelqu'un sur place qui convenait bien. Merci d'être venue, on a bien aimé la couleur de votre chemisier, vos réponses étaient très pertinentes et "votre enthousiasme pour l'enseignement et la recherche donne beaucoup d'espoir pour l'avenir."
C'en est presque fini de cette seconde campagne sans que je sache si c'est moi qui suis malchanceuse, si M.Mandarin s'est vengé de mes insolences en s'offrant un médium marabout en boubou dont il avait eu le prospectus à l'entrée bouchée d'une bouche de métro pour que je n'enfante que des foetus à deux têtes, ne puisse plus jamais réussir l'omelette norvégienne et l'aligot filant et sois toujours auditionnée sur des postes mités. Ou si Godechot a truqué ses chiffres, 50% de locaux qu'il disait et ça faisait peur. 100% de locaux qu'elle dit, Pandore, et ça vous hérisse les aisselles velues à vous faire lever les bras au ciel. Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Pécresse. Comme il y a plein de choses pourries, celle-ci semble bien anodine, certes.
C'en est presque fini de cette seconde campagne sans que je sache si c'est moi qui suis malchanceuse, si M.Mandarin s'est vengé de mes insolences en s'offrant un médium marabout en boubou dont il avait eu le prospectus à l'entrée bouchée d'une bouche de métro pour que je n'enfante que des foetus à deux têtes, ne puisse plus jamais réussir l'omelette norvégienne et l'aligot filant et sois toujours auditionnée sur des postes mités. Ou si Godechot a truqué ses chiffres, 50% de locaux qu'il disait et ça faisait peur. 100% de locaux qu'elle dit, Pandore, et ça vous hérisse les aisselles velues à vous faire lever les bras au ciel. Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Pécresse. Comme il y a plein de choses pourries, celle-ci semble bien anodine, certes.
Je n'ai pas voulu penser, m'apitoyer, ni même réfléchir à ce que ça voulait dire, à ce que j'allais faire, à que faire puisque ça se refusait. Je n'ai pas voulu en parler. Avec personne, parce que les gens sont trop gentils "Tu t'est tellement battue, que c'est sûr, à un moment, ça va marcher", "Tu sais DJ, il a mis quatre ans, mais ça a marché", "C'est qu'il y a un poste mieux qui t'attend quelque part, persévère!", "Avec des classements aussi bons, tu es passée à si près à chaque fois"...
Parce que je ne peux leur dire qu'une araignée a bulles fait sa toile en mon coeur et que leurs mots gentils ont le même goût que les "votre enthousiasme pour l'enseignement et la recherche donne beaucoup d'espoir pour l'avenir." Un sirop doucereux violette-hareng saur qui donne la nausée donc je sors.
Alors je suis allée chez les hommes de mon panthéon, les bien plus sages, ceux qui savent qu'on finit tous sous la terre battue où l'on pleure la bouche pleine, ceux qui savent que l'espoir est le cache-misère morphinique de ceux qui n'ont pas, ceux qui savent qu'il faut rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer. Ceux que j'aime et qui me font du bien parce qu'ils regardent sans fard le monde pourri qui grouille et rampe, sans rien attendre d'autre que la fin qui finit mal.
Je reviens demain peut-être sans doute, on fera des blagues sur les KKK, on reparlera des Gloomy, je vous ferai un bétisier 2009, on fera le clown pour tenir son rôle dans le monde illusion où il faut rire de tout de peur d'être obligé d'en... Mais parce que c'est mon blog, je m'offre une dernière page de glace lasse pour 2009, hommage à ceux que j'aime et qui, ces derniers jours, étaient les seuls avec qui je pouvais EN parler, de mon araignée à bulles. Ca a un peu du ridicule d'un Skyblogs où on aurait copier-coller une citation trouvée en ligne, accolée à une image d'un loup blanc près d'une fille en pleurs qui regarde la lune, mais qu'y puis-je si, depuis jeudi, je n'aime regarder les choses qu'avec les yeux vides de Rudyard, Charles, Louis, Leo et Alfred ...
***********************************************************
Je songe et ne sens plus.
L'épreuve est terminée.
Cela dut m'arriver en des temps très anciens.
Quelqu'un m'a dévoré le coeur. Je me souviens.
Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller,
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien.
Alors ne me regardez pas dedans
Qu'il fait beau cela vous suffit.
Je peux bien dire qu'il fait beau
Même s'il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l'eau
Car je perds ma force et ma vie,
Et mon espoir et ma gaieté.
Je perds jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la vérité, j'ai cru que c'était une amie;
Quand je l'ai comprise et sentie, J'en ai été dégoûtée.
Le seul lot que je retire de ces mois passés
Sera d'avoir trop de fois pleuré.
C'est trop long de vieillir au bout du compte,
Le sable en fuit entre mes doigts,
C'est comme une eau froide qui monte,
C'est comme une honte qui croît,
Un cuir à crier qu'on corroie.
C'est long d'être un humain une chose,
C'est long de renoncer à tout :
Je ne peux voir détruit le rêve de ma vie
Et sans dire un seul mot me mettre à rebâtir,
Je ne rencontrerai pas Triomphe après Défaite
Pour recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Je ne peux conserver mon courage et ma tête.
Morne esprit, autrefois amoureuse de la lutte,
L'Espoir, dont l'éperon attisait mon ardeur,
Ne veut plus m'enfourcher!
Je me couche sans pudeur,
Vieille jument dont le pied à chaque obstacle bute.
Résigne-toi, mon coeur; dors ton sommeil de brute.
Car je me sens blanchie comme cette jument fourbue,
Car je me sens glacée dans un lit de hasard,
Car je me sens toute seule peut-être même pas peinard,
Car je me sens flouée par les années perdues.
J'ignorais que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi,
Le jour décroît; la nuit augmente en moi!
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici...
Parce que je ne peux leur dire qu'une araignée a bulles fait sa toile en mon coeur et que leurs mots gentils ont le même goût que les "votre enthousiasme pour l'enseignement et la recherche donne beaucoup d'espoir pour l'avenir." Un sirop doucereux violette-hareng saur qui donne la nausée donc je sors.
Alors je suis allée chez les hommes de mon panthéon, les bien plus sages, ceux qui savent qu'on finit tous sous la terre battue où l'on pleure la bouche pleine, ceux qui savent que l'espoir est le cache-misère morphinique de ceux qui n'ont pas, ceux qui savent qu'il faut rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer. Ceux que j'aime et qui me font du bien parce qu'ils regardent sans fard le monde pourri qui grouille et rampe, sans rien attendre d'autre que la fin qui finit mal.
Je reviens demain peut-être sans doute, on fera des blagues sur les KKK, on reparlera des Gloomy, je vous ferai un bétisier 2009, on fera le clown pour tenir son rôle dans le monde illusion où il faut rire de tout de peur d'être obligé d'en... Mais parce que c'est mon blog, je m'offre une dernière page de glace lasse pour 2009, hommage à ceux que j'aime et qui, ces derniers jours, étaient les seuls avec qui je pouvais EN parler, de mon araignée à bulles. Ca a un peu du ridicule d'un Skyblogs où on aurait copier-coller une citation trouvée en ligne, accolée à une image d'un loup blanc près d'une fille en pleurs qui regarde la lune, mais qu'y puis-je si, depuis jeudi, je n'aime regarder les choses qu'avec les yeux vides de Rudyard, Charles, Louis, Leo et Alfred ...
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Je songe et ne sens plus.
L'épreuve est terminée.
Cela dut m'arriver en des temps très anciens.
Quelqu'un m'a dévoré le coeur. Je me souviens.
Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller,
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien.
Alors ne me regardez pas dedans
Qu'il fait beau cela vous suffit.
Je peux bien dire qu'il fait beau
Même s'il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l'eau
Car je perds ma force et ma vie,
Et mon espoir et ma gaieté.
Je perds jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la vérité, j'ai cru que c'était une amie;
Quand je l'ai comprise et sentie, J'en ai été dégoûtée.
Le seul lot que je retire de ces mois passés
Sera d'avoir trop de fois pleuré.
C'est trop long de vieillir au bout du compte,
Le sable en fuit entre mes doigts,
C'est comme une eau froide qui monte,
C'est comme une honte qui croît,
Un cuir à crier qu'on corroie.
C'est long d'être un humain une chose,
C'est long de renoncer à tout :
Je ne peux voir détruit le rêve de ma vie
Et sans dire un seul mot me mettre à rebâtir,
Je ne rencontrerai pas Triomphe après Défaite
Pour recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Je ne peux conserver mon courage et ma tête.
Morne esprit, autrefois amoureuse de la lutte,
L'Espoir, dont l'éperon attisait mon ardeur,
Ne veut plus m'enfourcher!
Je me couche sans pudeur,
Vieille jument dont le pied à chaque obstacle bute.
Résigne-toi, mon coeur; dors ton sommeil de brute.
Car je me sens blanchie comme cette jument fourbue,
Car je me sens glacée dans un lit de hasard,
Car je me sens toute seule peut-être même pas peinard,
Car je me sens flouée par les années perdues.
J'ignorais que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi,
Le jour décroît; la nuit augmente en moi!
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici...
8 commentaires:
Quand j'ai perdu mon fils, il n'y avait guère que Victor que je sentais me comprendre. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre que moi l'a compris. D'aucuns ont même cru que je m'en remettais à une croyance quelconque, et c'était tellement dérisoire, tellement hors de propos, tellement déplacé. Je crois en fait que personne ne peut comprendre ce texte sans avoir vécu ce dont il parle. Sinon on pige tout de travers. Et on veut faire bien, on veut aider, on veut dire un truc positif mais ce n'est juste pas possible.
Se reconstruire c'est commencer par être détruite. Les amis bien intentionnés auront beau jouer de tout ce qu'ils peuvent, tout cela est infiniment douloureux, et sombre, et triste merdique et dégueulasse et tout ce que tu veux, toi — peu importe les mots que moi je mets dessus. Et tu le traverses toute seule. Ça, comme tout le reste d'ailleurs.
Ne crois pas ceux qui te disent que tu es forte, que tu vas te remettre en selle et reprendre le combat de plus belle, ne crois pas ceux qui te disent que c'est tellement injuste. N'écoute pas. Crie, pleure, ris et sombre dans d'affreuses colères, change d'avis et d'émotions, oublie tes engagements, fais ce dont tu as besoin dans l'instant. Le reste viendra, le temps n'est pas à la raison, au courage, à la construction. Nécessaire, même si l'on ne veut pas le voir, même si ça fait mal de voir souffrir quelqu'un, c'est pas beau, et que l'on voudrait alléger sa peine, ce n'est pas possible. Tout cela ne te regarde pas ; toi, tu en es là et c'est ça qui compte.
Je pense à toi.
J'arrive aussi à la fin de ma campagne d'auditions. Je suis désolé de voir l'issue de cette campagne pour toi, d'autant plus que j'ai découvert ton blog il y a quelques semaines, et que les nombreux conseils que tu y as donné m'ont beaucoup aidé.
Même si je ne te connais pas, on a dû se croiser, puisque j'ai moi aussi eu droit aux remerciements pour l'enthousiasme qu'on a tous montré. Au moins, l'honneur est sauf, je n'étais pas le Gloomy de ces postes.
Ce qui est très dur, finalement, c'est de voir tous les (très) bons candidats qui n'ont pas trouvé de poste, sans qu'on sache vraiment pourquoi. Et d'ailleurs, quand on trouve un poste, on ne sait pas non plus pourquoi ça a marché... Quel gachis !
Je l'ai eu mon poste, au bout de cinq années de campagne. Finalement, j'ai même eu le choix entre plusieurs postes. Au bout de cinq années d'acharnement, de classements en deuxième, troisième position dans divers Gloomylands ; et aussi après des auditions où, simplement, je n'avais pas été bonne. Est-ce que ça valait le coup d'attendre et de s'obstiner ? Oui.
Salut
voilà, j'ai terminé cette campagne et ses 4 auditions.
L'une d'entre elles semble avoir été positive d'après les retours du comité et de son président, mais rien d'officiel encore.
Je me permets de poster ici quelques remarques car le blog de Pandore m'a beaucoup servi pour préparer ma campagne. Ces remarques ne seront par contre pas très efficaces contre les "locals only"...
D'après les retours des membres des comités, ces derniers semblent particulièrement apprécié le travail d'analyse du profil par le candidat et la mise en relation du profil avec les activités et "productions" disponibles de l'équipe locale (pédagogique + scientifique + administratif).
A mon avis dès l'envoi du dossier, il faut commencer à réunir de la doc : site du labo, du département, dernier rapport AERES, maquette des diplômes, projets de formations,... Il faut aussi récupérer si elle existe, la publication collective et récente du labo ou de l'équipe qui rend compte des axes forts et des projets en cours.
Lors de l'audition, je crois qu'il faut pouvoir montrer concrètement comment vous allez intégrer l'existant et éventuellement développer de nouvelles activités. Il m'a ainsi été reproché dans une audition de ne pas identifier clairement la sous-équipe que je comptais intégrer.
Enfin, je dirais qu'il faut dans la mesure du possible s'appuyer sur des personnes ressources qui ont une bonne connaissance du champ universitaire et qui peuvent au moins vous dire si cela vaut la peine de préparer l'audition de tel poste pendant une semaine.
Un point fort serait aussi d'avoir connaissance de la composition des comités de sélection.
Bon rien de bien nouveau en somme
...
Bonne chance à tout le monde !
Chonf
Pandore, je suis ton blog depuis l'an dernier. J'en suis moi aussi à ma deuxième campagne, dans une discipline sinistrée par le manque de postes et les guerres intestines, et pour moi aussi cette année encore elle se termine dans les larmes, avec une jolie médaille en chocolat et les encouragements du public. Et même quand on n'est pas dupe et qu'on s'y attendait, ce jeu de roulette russe est toujours aussi cruel...
J'espère que tu vas réussir à sortir de la flaque et à rebondir très vite, en tout cas je te le souhaite de tout coeur...
C'est pas évident de trouver sa place mais c'est ce que je te souhaite.
Bon courage
ApollineR
Chère Pandore,
Merci pour ton blog. Ta plume irrésistible exprime tellement finement ce que nous sommes beaucoup à ressentir en cette fin de campagne…la 6e pour moi (j’en suis donc à ma deuxième qualification, pense à rajouter un épisode dans la saga deviens MCF). Une seule audition, qui s’est très bien passée…et nada. J’aurais dû me méfier quand le membre du KKK que je connais m’a demandé : « Et ton post-doc (le 4e mais au moins pour la première fois avec un salaire et quelques droits au lieu de l’éternelle bourse), il dure jusque quand ? » et que je lui ai bêtement répondu : « jusque fin 2010 ». Et donc voilà, rien, une fois de plus. Ah, si, comme d’habitude, j’ai rencontré des gens bien parmi les candidats, peut-être des collaborations vont-elles naître ? J’aurais mieux fait de regarder Roland-Garros, mais en même temps comment résister à ce petite voix qui susurre (relayée par les proches, le conjoint lui-même déjà MCF, tout le monde) : « on ne sait jamais, essaye quand même, si tu n’y crois pas tu n’as aucune chance ». Déception, colère, beurk. Bien sûr l’énergie et l’envie vont revenir, mais là je n’ai pas envie qu’on me console. Merci mille fois de relayer cela, et bon courage à toi !
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