mardi 18 mai 2010

Et si le ciel était vide?

"Des nouvelles!" a demandé Anonyme.

Anonyme qui est le plus fidèle lecteur et commentateur de ces Kalai, Kalai, Kalai volages et sans suivis.

Alors les nouvelles, c'est que les campagnes se suivent et ne se ressemblent pas.

Celle-ci est vide, blank, no stress, pas d'obsession, d'ongles rongés jusqu'au mignon moignon, pas de pensée. C'est une musique de fond, un ulcère quotidien auquel on s'est habitué, un parasite qu'on a finalement adopté puis oublié. Du coup, ça n'elpide pas beaucoup sur le blog...

Il faut croire que le coeur se domestique, il sait qu'il ne sert à rien de croire, il a juste un peu flanché quand les convocations aux auditions ont tardé. Puis elles sont arrivées, maigre moisson cette année, trois petits grelots dans mon chapeau. La faute à la crise, sans doute, à la DGSE qui envoie la jouvencelle jouer les Margaretha Geertruida Zelle, la faute au bicarbonate de soude donne un drôle de goût au cookie, la faute à Jérôme Kerviel, à tous les ours polaires qui nous empêchent de prendre de longs bains chauds, au printemps qui se refuse comme une vierge prude.

Seul éclair dans la mare où j'enfouis ma tête en chantant lalalala, il y a eu le trait empanaché d'une flèche emplumée tirée d'une arbalète : un classement CNRS. C'est joli, un classement CNRS, aussi scintillant que les minuscules diamants au cou des femmes belles. Mais à moins d'être l'élu, ça se revend mal et ça finit dans des coffrets poussiéreux qui sentent l'urine de chat. J'ai une flèche au cul et un diams de dauphine au cou...mais toujours pas d'avenir. A moins qu'au jeu de l'épuisette et des chaises musicales, les anges du Comité de Nantis Reculants et Sombrants bougent et bousculent le classement.

Cette année, côté CNU, il y aura donc 3 épisodes, même si tous sont théoriquement possibles, aucun n'est raisonnablement probable...

Pour éviter d'être passée pour ne rien dire, je vous informe de quelques croustilles politiquement incorrectes :
- il ne sert à rien d'envoyer les documents promis lors du dossier, sauf demande explicite du comité. La plupart du temps, ça arrive trop tard et ça reste au Service du Personnel où personne ne vient les chercher. Des fois, ça vous revient 7 ou 8 mois plus tard. [C'est mal d'encourager la jeune engeance à la rébellion...j'attends avec impatience les commentaires offusqués des KKK embusqués.]
- il faut vérifier auprès du comité si vous avez le droit d'utiliser un ordinateur ou une boite à musique ou un trombone à coulisse, il faut aussi lui demander combien de temps doit durer votre sérénade. Mais il faut se préparer au pire : refus de prendre en compte un pdf, passage au tableau, etc. Le KKK est versatile.
- il faut parler de pas grand chose mais être clair et concis : en 10 mn, vous ne pourrez pas évoquer les subtilités de la confiture de mandarine que vous avez étudiées pendant 3 ans. Tout le monde se fiche de savoir si vous avez fait blanchir les peaux 2h au lieu de 3. D'ailleurs peut-être qu'aucun membre ne sait vraiment comme on fait la confiture et la différence avec la marmelade. Mais il faut que tout le monde comprenne au moins une chose : le KKK ne veut pas être perdu dans vos lumineuses démonstrations mais être flatté d'avoir appris quelque chose de beau. Soyez bon, soyez simple, à la limite faites une dégustation, ça sera plus utile qu'un schéma.

D'ailleurs, il faudrait prévoir dans la prochaine réforme de recrutement des Enseignants-Chercheurs une épreuve de gastronomie régionale où l'aspiré présenterait un produit de sa terre natale. Quitte à traverser la France, autant importer du fromage à la listériose et des tripoux en pot!

Allez, bonne chance à tous!

Ici, première dégustation du cru KKK2010 demain à l'heure où moisit la montagne.

32 commentaires:

ApollineR a dit…

Bon courage pour demain

kima a dit…

Bonne courage et bonne continuation :)

Anonyme a dit…

Accroche toi Pandore, on y arrive toujours, après des années d'abnégation,d'humiliations, d'injustice, et tout ce qui s'en suit, il faut courber l'échine, on le sait, et essuyer de multiples humiliations, mais un jour, ça arrive sans que l'on y croit, en ayant une victoire très amère car inévitablement en ayant joué le jeu du KKK, on se dégoute et puis, on se dit que c'est une fois en place que l'on va pouvoir faire changer tout ça, des espoirs frais pour ma part, car je viens d'y arriver après des années de galère mais je ne lâcherai pas le morceau et ferai tout pour lutter contre la pourriture de ce système et on est de plus en plus nombreux à le vouloir...je suis convaincue que tu y arriveras, j'en suis convaincue et ne veux pas croire que ça puisse se passer autrement, la victoire amère est tout même plus savoureuse lorsque l'on sait tout ce que l'on a traversé et que c'est mérité, alors, pour beaucoup d'entre nous qui nourrissent de l'espoir en toi car tu représentes par ce blog tellement de choses(...), il est fondamental que ça marche pour toi.Merci pour ton blog qui m'a vraiment aidée dans mes moments d'errance.

mixlamalice a dit…

Dans mon petit domaine, une commission CNRS qui te classe du mauvais côté de la barre, c'est un signe fort pour les commissions CNU (du genre faudrait arrêter de déconner et peut-être lui trouver un poste les gars).
C'est un petit monde et les infos circulent: comme le CNRS est plutôt plus compétitif que pas mal de concours pour des postes MdC, être tout prêt de la barre au CNRS c'est tout bon.

Au pire ça veut dire que ça sent bon pour le CNRS l'an prochain... (en admettant qu'on a envie d'attendre un an et la capacité à présenter une adéquation projet-labo-candidat du même niveau).

Bon, moi je me suis fait bien b... hier, j'y retourne aujourd'hui. Et après j'envisage le camion de pizza dans le sud.

Pandore a dit…

Merci à ApollineR et Kima.

Anonyme, ce que tu me dis rejoint tous les conseils des sages du domaine : "accroche-toi, un jour ça marchera : il suffit que ton profil tombe juste, qu'il n'y ait pas de candidat local, il suffit d'une fois."

Ce conseil me semblait folie il y a 3 ans, je me disais que je n'aurais pas la patience, que je ne prendrais pas le risque. Et pourtant aujourd'hui, j'ai la rage au ventre, je suis toujours là et je crois bien que si encore cette année le ciel est vide, je serai là l'an prochain.

Les injustices et irrégularités ne m'ont pas rendue amère, elles ne m'ont pas écœurée, elle m'ont juste donné une rage immense à m'accrocher parce que je pense, je sais, que j'y ai ma place....

Pandore a dit…

Mixlamalice, je pense que dans toutes les sections, un très bon classement CNRS est un superbe indice : classé l'an passé, pris cette année. Cela a marché quasiment tout le temps autour de moi. Donc je pense que si rien ne marche cette année, je vais essayer de booster mon dossier selon les critères CNRS et tout donner pour que l'an prochain, je puisse essayer de concrétiser les espoirs qu'on m'a donnés.

Ce qui fait vraiment mal, c'est de se voir éminemment reconnue par un jury national lors d'un concours extrêmement compétitif et ignorée par tous les petits jurys locaux sur des postes à moindre enjeu...

mixlamalice a dit…

Ca a une certaine logique: un petit labo pas terrible peut tiquer à recruter quelqu'un de comparativement "trop bon" pour des raisons bonnes (il va sûrement se barrer dès que possible - c'est un peu le genre de questions auxquelles j'ai eu droit ce matin*) ou moins bonnes (pourquoi il candidate, c'est louche? ou alors merde, il a plus de publis que le directeur et 30 ans de moins, ça le fait pas).

Comme disait N. Holzschuch, c'est pour ça que, la même année, tu peux être classé dans un labo de la rue d'Ulm (ou au CNRS), et pas admissible à l'IUT de Tarbes...

* question légitime parce que, si j'ai le poste, j'en suis à me demander si je l'accepte ou pas: les gens sont sympas, l'enseignement probablement super, mais la recherche est quand même pas terros, a priori ne le deviendra pas sous peu, et c'est ce qui me plaît le plus dans le boulot. Et accepter un poste en envisageant déjà de se barrer le plus tôt possible ne me semble ni très honnête ni le meilleur moyen de passer 3 bonnes années...

mixlamalice a dit…

2 fois 2ème cette semaine, 3 fois 2ème et 1 fois 3ème sur 6 auditions en 2 ans.
Ah, on se marre bien.

JM a dit…

mixlamalice, le côté recherche est l'aspect qui te plait le plus dans le boulot???? Alors ne deviens pas maître de conférences!!! Va au CNRS. Je suis outré de voir tant d'"enseignants"-CHERCHEURS qui ne pensent qu'à leur colloques, à leur publis etc... Ils n'ont rien à faire dans l'enseignement supérieur. S'ils sont si géniaux, qu'ils aillent au CNRS!! Laissez la place à ceux qui veulent enseigner et apporter quelque chose à des jeunes en quête d'avenir!

Anonyme a dit…

Pas prétentieux pour deux sous, Mixlamalice... Soyez élitiste, méprisez les "petites" universités, vous louperez les grandes. Tel est le slogan du jour. Inutile de se donner la peine de se présenter si l'on n'a que dédain tant pour les "petites" universités (que dis-je, les IUT, et en plus en province !) que pour les étudiants. C'est ennuyeux, c'est gênant, les étudiants, lorsqu'on veut "chercher" ? Pourquoi tout faire pour en avoir, dans ce cas ?

mixlamalice a dit…

JM: c'est le boulot qui veut ça. C'est assez différent (vous vous êtes peut-être rendu compte que les bons enseignants ne sont pas toujours les bons chercheurs et réciproquement), et chaque personnalité préférera plutôt l'une que l'autre, ce qui n'empêche pas d'essayer de faire les deux bien.
Je pourrais vous répondre que si vous aimez tant que ça l'enseignement, devenez PRAG et pas enseignant-chercheur, parce qu'après tout vous êtes payé à l'année pour faire 192h d'enseignement et environ 1000 de recherche (et encore, sans trop forcer en taux horaire).
Si vous faites 192h d'enseignement et nib de l'autre côté, vous volez un peu l'argent du contribuable. Ce n'est malheureusement pas si rare que ça.
"Laissez la place à ceux qui veulent enseigner et apporter quelque chose à des jeunes en quête d'avenir!"
C'est beau comme un tract de FO, mais en vrai c'est plus souvent "laissez la place à des copains qui comme moi ont pas envie d'être dérangés pendant la sieste après leurs 4h de cours qu'ils ont pas fait évoluer depuis 20 ans par des gens qui essaient d'obtenir des résultats scientifiques."

Anonyme: un peu pareil, vous pouvez faire semblant de ne pas comprendre ce que j'ai écrit ou trouver ça trop "shocking" dans un pays ou c'est sale de dire que des facs/labos (voire même des étudiants) sont meilleurs que d'autres.
Ce que je dis n'est pas si différent de ce que dit Pandore "Ce qui fait vraiment mal, c'est de se voir éminemment reconnue par un jury national lors d'un concours extrêmement compétitif et ignorée par tous les petits jurys locaux sur des postes à moindre enjeu..."
Désolé pour l'IUT de Tarbes, j'ai rien contre, de même que j'ai pas grand chose pour l'ENS Ulm. Ca s'appelle une illustration, voyez?

Anonyme a dit…

Oui, Mixlamalice, "je vois"...
Ce que j'apprécie chez Pandore, c'est que sa frustration, elle la transforme en un humour merveilleux. Ce serait tellement beau si cela pouvait être le cas de tout le monde...
Bon courage à tous. Cette semaine, j'ai eu une "petite fac française", à des milliers de km du "centre". Et j'en suis ravie car c'était ma première audition, dans une section en chute libre. Que la force centrifuge soit avec toi !

mixlamalice a dit…

Moi j'ai pas d'humour. Et encore moins après une semaine de merde. Mais quand même, je pense que ça se fait pas trop de dire qu'il y a des gens qui ont plus d'humour que d'autres.

mixlamalice a dit…

Quelques petits conseils de lecture quand même, et après j'arrête de spammer:

http://n.holzschuch.free.fr/dotclear/index.php?2009/05/13/166-conseil-aux-candidats-au-recrutement

http://jfmoyen.free.fr/spip.php?article294

mcf a dit…

ca tourne mal dans ce post...Ce qui me surprend, c'est la naiveté dont on peut faire preuve à l'égard des procédés de recrutement et des modalités. Cela dépend des sections, mais à la limite, le seul à qui vous pouvez vous en prendre aujourd'hui, c'est le type qui a encadré votre thèse sans vous avoir dit qu'en termes de débouchés, c'est le néant dans votre section !! C'est le seul truc qui cloche : prendre des gens en thèse dans certaines sections sans les avertir que ca sera la gaère pour trouver du taf à 30 ans...
(Je suis dans une section où les postes sont nombreux et il est difficile d'être certains que le candidat classé 1 prenne le poste...)

Parce que les débats de préférence locale/petite/grande université, IUT de banlieue... ce sont quand même des relans de discous déjà éculés. Et à la limite, si le système ne vous convient pas à ce point, pourquoi vouloir y aller ? (ce qui ne veut pas dire que le système n'est pas perfectible...). Mais je crois avoir déjà eu l'occasion de le dire ici, le système de recrutement est assez complexe, tout comme peut l'être le recrutement dans l'entreprise. Des connaissances, du piston... idem. Sauf que là, effectivement, quand on voit quelqu'un qui habite montpellier et quand on lui demande s'il accepte de quitter son équipe de recherche pour venir s'installer à Dunkerque et qu'il dit 'oui oui, j'ai déjà prévu de déménager, j'aime dunkerque et sa plage" alors on peut douter de sa sincérité et avoir peur que 1. le type ne s'investisse pas du tout dans les tâches administratives et 2. qu'il se barre au bout d'un an pour retourner au soleil.
(Au moins dans l'entreprise, on est sûr que le type va déménager...)

mcf a dit…

Il y a une chose qu'il faut bien comprendre : c'est l'adéquation entre le candidat et le poste. Et cette adéquation ne se résume pas seulement à la compétence de la recherche du candidant mais d'autres paramètres. Autrement dit, c'est pas parce que vous avez des publi longues comme le bras que vous devez estimer que le poste colle à votre profil. Votre profil, c'est pleins d'autres paramètres, autres que votre recherche, sur lesquels se base le CS pour faire son choix.
Il y a des postes où la charge administrative sera importante et on se dit qu'un type qui est à fond dans sa recherche ne trouvera pas son bonheur et partira dès qu'il le voudra. Et donc, ca veut dire que ce qui peut paraître comme un excellent candidat pour certains - c'est à dire uniquement sur le volet recherche -, sera doublé par un autre, moins brillant -toujours selon le critère de la recherche - mais plus en adéquation avec le poste, parce que le type a déjà eu des responsabilités de diplomes, parce que le type est prêt à mettre en stand by sa recherche pour quelques mois pour monter un diplôme... etc.
N'associez pas de façon excessive "profil du candidat idéal" et sa "recherche et publi".
L'université a de moins en moins de moyens - c'est une banalité de le dire - mais en termes de ressources humaines, c'est moins de secrétaire et d'administratifs présents. Et du coup, la gestion des diplômes, c'est le quotidien d'un mcf. Alors, oui, cela ne me choque pas de le dire. Sur un poste où la charge administrative ets importante, mon vote ira pour quelqu'un qui fait moins de recherche parce qu'il y aura des chances qu'il s'implique plus dans l'administratif alors qu'un brillant chercheur sera déçu du poste et cherchera à partir. POur ma part, la question de la charge administrative est abordée lors des auditions. Ca ne sert à rien de faire venir quelqu'un pour qu'il découvre à la rentrée qu'il est responsable de diplôme (avec ce que cela a comme conséquences) alors que le type a prévu de passer la moitié de son temps en colloque...
Donc bon courage, soyez bon et surtout, contacter non pas les CS mais le département pour savoir les attentes du département et s'ils sont en adéquation vos attentes. C'est clair que le type qui arrive et parle avec des yeux brillants de larmes de sa recherche, aussi passionnant soit-elle, si le poste comprend une responsabilité de diplôme et que le type fait la tronche quand on lui annonce la couleur du poste à l'audition, tout le monde perd son temps.
Et ne négligez pas les iut. Bien souvent, c'est d'une part plus facile de contacter le département du poste - qui fera remonter l'info au CS en disant "j'ai eu untel au téléphone, il me parait bien..." et d'autre part, entre devenir aigri sur le système parce qu'on veut tous les bonnes places et avoir un poste, le choix est - de mon point de vue - vite fait.

mcf a dit…

Je précise que je ne suis pas en iut, même si cette remarque n'a pas d'intérêt pour moi - elle peut en avoir pour les autres.
C'est juste que, membre de CS, il arrive souvent pour un poste en iut que l'on se plie à l'avis de l'iut, car ils ont des besoins précis qu'il nous est difficile de connaître quand on n'y est pas.

Lorelei a dit…

Pour ma part j'ai obtenu une unique audition, sur 9 candidatures. Autant dire que je suis déçue (c'est le métier qui rentre), même si mon profil ne correspondait vraiment qu'aux postes...sans profil (trois en tout).Par ailleurs j'ai renoncé pour cette première fois à mener une campagne de lobbying : innocente que je suis !
Il reste quand même cinq facs qui n'ont pas donné signe de vie. Etant donné la date tardive ça ne me donne pas particulièrement espoir, mais je suis fort agacée par ce mépris à l'égard des candidats : ça ne devrait pas être hors de leur portée d'indiquer les dates de réunion des CS et d'audition...Je m'interroge sur l'opportunité, quand le cirque sera passé, de me fendre d'un mail aux DRH pour leur expliquer en termes choisis qu'ils pourraient songer à améliorer leur communication pour le bien-être psychologique des candidats (dont ils se soucient comme d'une guigne, c'est bien évident).

Reste à passer l'audition la semaine prochaine. Autant dire que j'ai les nerfs en vrille et l'estomac en vrac. Après m'être réveillée cette nuit à l'heure où toute angoisse prend des proportions monstrueuses, j'ai fini par me rendormir pour rêver...que je gagnais le concours de miss France.
Au moins mon ego n'est pas encore trop atteint.

Salutations et courage à tous.

mixlamalice a dit…

mcf: je suis absolument d'accord avec vous, bien que je l'ai exprimé différemment.
Enfin, il me semble.

mcf a dit…

Lorelei : un profil de miss france ?? je vous classe première...(oui oui la notion de profil de poste est très large, il faut le savoir...).

Blague à part : vous n'avez qu'une seule audition. le CS peut raisonnablement penser que si vous êtes classé 1er, vous viendriez donc.

Car il arrive, qu'il y ait dilemme pour classer des candidats.

Exemple : a est brillant, b l'est aussi mais un peu moins. a a des chances d'être classé premier ailleurs et de choisir cet ailleurs. Si je classe a premier chez moi sans certitude qu'il vienne, je prends le risque que b, classé deuxième chez moi, soit pris ailleurs. Alors que si je classe tout de suite b en 1, je lui envoie un signal fort pourqu'il accepte le poste.

Autrement dit, a est meilleur que b, mais b a été classé 1er dans l'espoir d'avoir au moins b.

C'est criticable comme logique, mais c'est la réalité des cs...
Donc, une audition dans votre besace ? soyez fine et envoyez un signal subtil lors de l'audition...

Bon courage à tous et toutes, il reste (encore, heureusement !) des cs où on vous accueille avec thé et café et où on sait faire preuve d'empathie...

Lorelei a dit…

mcf, merci pour vos encouragements et conseils.
J'ai la faiblesse de penser que j'ai un très bon "dossier". Cela peut paraître prétentieux et sans doute ce n'est absolument pas suffisant pour obtenir une quelconque garantie de bon classement (il y en a tellement, des très bons dossiers), mais pour l'heure c'est la seule arme que j'ai sous le coude pour conserver l'espoir, l'énergie et l'envie d'obtenir un poste d'enseignant-chercheur.

Lorelei a dit…

Quant au rêve, je pense qu'il m'est venu d'une réflexion échangée hier avec des collègues à propos des termes "comité de sélection"...ça fait un peu élection miss France, non ? Ou bien médaille agricole de la plus belle vache laitière, au choix.

Anonyme a dit…

Allons y pour mon expérience. Une nouvelle année, déçue par le KKK.
Pourtant, l'année s'annonçait bien: profil enseignement et profil recherche pile poil dans les clous! Et pour une fois, justement, le président du KKK voulait un chercheur mais surtout un enseignant! Oh miracle, cette fois, les recalés aux postes de CR ne nous passerons pas devant.
Autre bon point: 1/2 du KKK = externes, 1/2 KKK = internes. Donc pas de magouille possible?
Et bien non, le panier de crabe était encore plus remplis que les autres années. Les externes ont pris le dessus, et ont placés les chouchous de chez eux... mais le pire du pire: le number one n'a jamais enseigné, n'est jamais parti à l'étranger, et en plus a fait une présentation moyenne (qui n'a même pas tenu dans les temps).
Après ca, que dire? Oui, je sais "merci, et à l'année prochaine"...

JM a dit…

Anonyme, j'ai eu la chance d'avoir le même type de profil de poste mais la fin était meilleure même si j'étais classé troisième. Ouai y'a de quoi, je ne sais pas, mais je compatis! Je te souhaite que ça marche si tu veux continuer!

Anonyme a dit…

Tiens, je savais pas que tu avais repris du service Pandore, je n'ai pensé à passer jeter un coup d'oeil par ici que ce soir.

Ça fait une dizaine de jours que j'ai pris la ferme décision, in fine, de quitter la scène après ma dernière représentation cette année. Ça fait une dizaine de jours que je me demande, tout de même, si je fais bien, si ça ne sera pas de toute façon pareil ailleurs (voire pire !), si je ne vais pas regretter (là je repense à mon directeur de thèse qui me disait que je tiendrais pas 2 semaines sans faire de recherche parce que j'étais faite pour ça - et encore, il m'avait pas vue enseigner !).

Hé bien vous savez quoi, les gens ?

Ça me fait super du bien de vous lire tous, classés, non classés, dégoûtés dans un cas tout comme dans l'autre (non mais c'est quand-même démentiel, ça), et vous les recrutés qui avez habilement changé de discours dès votre contrat signé sans même vous en rendre compte et qui à présent défendez votre nouvelle position aussi mordicus que la précédente comme si ça vous était tout naturel, ça me fait super du bien de lire tout ça parce que ça ne fait que me rassurer, me conforter dans mon choix.

Je suis triste d'abandonner l'enseignent universitaire parce que je croyais que c'était quelque chose que j'aurais pu faire très bien, pour participer positivement à la société dans laquelle je vis. Je sais ce que j'aurais pu y faire, je sais ce que j'y avais déjà fait, je sais comment ça me plaisait et je connais les retours que j'avais de mes étudiants. Je croyais en plein de belles choses qui font (enfin... qui firent) l'université, et en ce que sont (enfin... ce que furent) les enseignants-chercheurs, tout ça tout ça. Pendant quatre ans je me suis brisée le corps et l'esprit à candidater parce que je croyais à ce métier... ce métier, qui n'existe plus !

Je suis triste, mais tellement soulagée. Parce qu'une fois que j'ai enlevé mes grandes œillères de candidate par conviction, j'ai vu à quel point nous sommes tous devenus les pires caricatures de nous-mêmes (tous, moi y compris), celles dont on rigolait avant (jaune, parfois), celles dont on se disait que jamais ô grand jamais on ne deviendrait comme ça, nous. Tous. Tous ceux que j'aime, tous ceux que j'ai aimés, absolument tous. Des caricatures. Avec des menottes dont on a soi-même jeté la clé.

Je suis soulagée de quitter ce milieu de dupes qui a pour charge de créer de nouvelles connaissances et d'en assurer la diffusion auprès de la population. Je veux me retrouver, me retrouver moi-même, et me remettre enfin à faire ce que je sens juste, selon des règles qui me permettent de continuer à me regarder dans un miroir sans avoir à élaborer toute une théorie pompeuse pour justifier ce que j'y vois.

Oui, sans doute que je pourrais redemander un nouveau ticket-qualif pour les 4 ans à venir, que je finirais peut-être par avoir un poste puisque tous les ans on me retourne toujours que mon dossier est excellent, peut-être même dans une de ces super facs parisiennes dont tout le monde dira que c'est géniâââl et que ça valait le coup d'attendre. Ben non, à mes yeux aujourd'hui ça ne vaut plus le coup d'attendre et de continuer à me briser l'échine. J'ai déjà largement assez souffert, largement assez perdu. Prenez-le comme si c'était une forme de sélection par l'endurance et que je ne suis pas aussi forte que d'autres, qui resteront. Moi, je fais cette année le choix de placer ma force ailleurs que dans la courbure d'échine espérant exercer un métier qui n'est plus celui que je voulais exercer, avec des gens que je n'aurai pas choisis.

Je pars. Ou je reste, en même temps. Tout dépend de quel point de vue on se place, comme toujours.

Anonyme a dit…

Et voilà un contre-témoignage : après six années de galère, un nombre hallucinant d'auditions et de classements, j'ai décroché il y a deux ans mon poste de rêve dans LE labo qui convient à mes axes de recherche, dans un département où j'ai été très bien accueillie, et où depuis j'ai pu m'épanouir côté enseignement ; je me dis chaque jour que ça valait vraiment la peine d'attendre et d'y croire. Je ne pense pas m'être transformée en caricature en affirmant que, oui, enseignant-chercheur est un très beau métier, et que je me réjouis chaque jour de pouvoir travailler sur des thématiques qui me passionnent, avec des gens qui me respectent.
Non, ce n'est pas un vain mot de dire que ça finit par arriver - à un moment, vous vous êtes fait connaître, votre dossier est prêt, c'est tout. Les nouvelles circulent quand même entre les "KKK", et il arrive fréquemment lors de votre dernière année de candidature de décrocher plusieurs classements en première position.
Je suis passée par des moments de remise en question et de découragement, comme beaucoup d'entre vous en ce moment. Mais cela n'a jamais fondamentalement ébranlé ma détermination.
Compte tenu de la pénurie de postes dans beaucoup de sections, un classement en deuxième ou troisième position doit être considéré comme un encouragement à poursuivre - on pensera à vous pour l'un des prochains postes, c'est sûr !
Alors, tenez bon !

Anonyme a dit…

On pense à nous, surtout pour nous faire revenir la prochaine fois, en sachant très bien qu'on ne nous prendra pas. Cette année, 3 auditions et trois fois 3ème. Dégouté, découragé, déprimé, et fauché.

Anonyme a dit…

Des nouvelles ?

JM a dit…

Anonyme, je pense que les nouvelles viendront fin juin début juillet! L'année dernière c'était affiché le soir du 30 juin. Une petite phrase qu'on attend depuis longtemps mais on est tellement crevé que finalement ça ne fait rien sur l'instant! On réalise après

Anonyme a dit…

Oui, c'est vrai... Cette année, l'affichage est prévu pour le 23. Mais au-delà des "résultats", je demandais tout autant des nouvelles du moral pandorien, une Pandore qui m'est devenue chère et a si bien accompagné ma première campagne d'auditions. Un blog que j'ai recommandé à bien des amis, candidats ou justement "extérieurs" qui ont ainsi mieux compris ce qu'il pouvait se passer dans ma petite tête de nouvelle participante à cette grande loterie nationale.
A très bientôt !

JM a dit…

Alors, les résultats ont ils été publiés hier comme prévu? J'espère sincèrement que vous avez obtenu ce que vous vouliez!

Anonyme a dit…

Alors, à quelle sauce avez-vous été mangée, chère Pandore ? Merci encore pour votre blog, précieux soutien pour tous les damnés des campagnes de recrutement.