lundi 5 juillet 2010

Moriblog

Petit aspirant de juillet, futur MCF de septembre, éternel postdoc à l'année, candidat euphorique antaresien éploré, à l'heure où tu glisses dans ta valise en carton un tube de crème solaire tout sableux de l'an passé et un maillot neuf déniché aux soldes, je suis venue te dire que je m'en vais.

Tes sanglots longs n'y pourront rien changer. Tu as senti cette année que mes kalai elpides, ces folles espérances, s'étiolaient. Je n'ai pas raconté les longues attentes surchauffées des auditions de juin, les trajets de train le coeur bancal d'avoir été torturé par un KKK, à trop rejouer les mêmes scènes, on tombe dans la routine, on vit côté à côte sans se voir, je ne voulais pas de ça entre nous.

Il n'y aura pas de campagne 4. On range les pliants des voyeurs voyageurs de la toile et on plie le blog. On le mettra à sécher entre deux feuilles de bottin jaune, si on en trouve encore. On le fossilisera pour qu'il appartienne à l'Histoire.

Finies les piles de dossiers préparés en mars, envoyés en avril, pas lus en mai, maltraités en juin, pleurés en juillet.

Au pilon, les espoirs compassés, les attentes rancies, les rêves maltraités.

Je n'irai plus me perdre dans la Galaxie, je ne suis plus le Fil de L'Eau.
Je ne suis plus ce poulpe extraterrestre craignant l'amertume des jours qui passent, agitant mes tentacules pour mieux prostiputer, promettant mille dons, mille intérêts, mille actions, je ne me ferai plus pâte à modeler, pâte à chercher, chair à chercher, chaire à trouver. Je passe à autre chose.

J'aurai aimé finir en beauté, te dire que Valérie la blonde avait écrit à Pandore la brune pour lui dire que l'Université de La Recherche Universelle, reconnaissante et repentante, l'accueillait en son sein après ces années d'errances et lui demandait humblement de pardonner les heures perdues à téléphoner, rédiger, imprimer, lécher du timbre amer, engraisser la Societé Nationale des Chemins de Faire.

Y'aurait eu des trompettes et on m'aurait reçue
1 rue Descartes. Ils auraient ouvert la grande grille et sur un parterre de pétales de roses et de lait de coco frais, j'aurai avancé tel Ganesh pour Ganesh Chaturthi. Valérie aurait détaché ma longue chevelure pour l'orner de jasmin et des youyous œcuméniques intersidéraux auraient résonné hauts et purs dans le grand ciel clair de l'été parisien. La Seine aurait coulé toujours aussi tranquille mais secrètement heureuse de savoir que les kalai elpides finissent toujours par été récompensées.

Mais on se quitte ici mon petit aspirant. Il parait que ce lieu a pu t'aider, te faire rire ou t'accompagner dans les abysses de cette quête solitaire.

Alors pour finir notre histoire à nous, avant de glisser la clé sous la porte et de me faire aspirer par d'autres dimensions, je te livre le dernier feuilleton pandorien... 5 épisodes. Un mardi, un mercredi, un jeudi, un vendredi et un samedi. Pis le 7ème jour, j'aurai achevé ma galaxie et rangé tous ses fantômes et je me reposerai de toute cette oeuvre que j'aurai faite et j'irai voir ailleurs si les planètes des autres galaxies sont plus vertes.

Ton feuilleton de l'été.

Y'aura du sang frais de jeune aspirante plus très fraîche, du sexe virtuel avec des contrôleurs de train, des larmes de KroKroKdiles, des transparents qui plantent, du candidat suant dans sa chemise, des cafés froids et pis à la fin l'héroïne elle mourira. Ca sera triste, c'est pour ça que ce sera bon.... On mettra des vers d'Aragon et ça sera beau comme du Rimbaud. Je dormirai dans le soleil, la main sur la poitrine, tranquille. A mon côté droit, percé, fleurira deux éternelles carmin.


Ca se passe demain, sur Elpidou.... Stay tuned, ça moriblog!